On l'a dit, redit, mais on le redira, tant qu'il le faudra : la catastrophe nucl

Climat

Japon, un parc nucléaire à l’arrêt ?

On l’a dit, redit, mais on le redira, tant qu’il le faudra : la catastrophe nucléaire de Fukushima est toujours en cours (lire, en détails et an anglais la mise à jour sur la situation au 19 août sur le site de Greenpeace International ). Le 17 août, Junichi Matsumoto, directeur général de TEPCO, reconnaissait qu’il serait « difficile » de décontaminer l’eau radioactive d’ici la fin de l’année, comme prévu par le plan publié par l’opérateur lui même . Ce même plan que Greenpeace, après analyse, avait dès le mois de juillet considéré comme irréalisable.

Que faire du nucléaire au Japon ?

Le Japon est l’un des pays les plus nucléarisé au monde, avec 54 réacteurs. Entre les réacteurs touchés par le séisme et le tsunami et les réacteurs à l’arrêt pour maintenance, au 7 août, seulement 15 unités sur ces 54 étaient encore opérationnelles (dont deux en phase de test) : 73% du parc nucléaire japonais est donc à l’arrêt. Tepco a annoncé lundi l’arrêt pour maintenance d’ici à mardi matin d’un réacteur nucléaire à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, Et la compagnie d’électricité Hokkaido Electric Power (Hepco) s’apprête à arrêter pour maintenance d’ici à vendredi matin un des trois réacteurs nucléaires de la centrale de Tomari (nord), ce sera le 41e mis hors service.

Les réacteurs restant devront eux aussi être arrêtés pour maintenance prochainement, ce qui signifie donc que si les autres n’étaient pas redémarrés, tous les réacteurs japonais pourraient bientôt être à l’arrêt !

Japon : statut des réacteurs nucléaires au 11 août

Un redémarrage pas si sûr

Le redémarrage de tous les autres réacteurs stoppés est conditionné à de nouveaux tests de résistance (notamment vis-à-vis des catastrophes naturelles) et à l’approbation des autorités locales, ce qui retarde l’échéancier habituel. Le gouverneur de Niigata, Hirohiko Izumida, a déjà exprimé une certaine réticence à l’égard du redémarrage des unités de Kashiwazaki-Kariwa

Dans la population, l’inquiétude face au nucléaire a grandit après le 11 mars : pour la première fois dans l’archipel, on a assisté à des manifestations rassemblant plusieurs milliers de personnes, alors qu’un sondage récent a révélé que 82% des Japonais veulent sortir du nucléaire.
La pression de l’opinion a déjà entraîné l’arrêt de la centrale d’Hamaoka en mai et retardé le redémarrage d’autres sites dont la production a été suspendue à l’occasion d’opérations de maintenance.

Les autorités locales s’interrogent elles aussi : selon un sondage de la NHK mené début juillet auprès des gouvernements locaux où sont installées des centrales nucléaires, 4 des 28 répondants se disent prêts à renoncer à l’énergie nucléaire. Sur les 28 préfectures et municipalités concernées, 15 ont répondu ne pas être en mesure de prendre une décision immédiate sur la fermeture de leurs centrales. La préfecture de Shizuoka affirme même vouloir lancer immédiatement une campagne pour faire démanteler ses centrales atomiques. Trois autres gouvernements locaux disent souhaiter le lancement des campagnes de sortie du nucléaire dans un proche avenir.

Avant de démissionner, le premier ministre japonais Naoto Kan, comptait faire adopter trois projets de loi pour favoriser le développement des énergies renouvelables … Souhaitons que celles-ci voient le jour, et que le Japon montre la voie d’une véritable sortie du nucléaire !