Qui sont les groupes de pression qui ont l’oreille du président de la Républ

Climat

Les décideurs de l’énergie en France, Les Parrains – épisode 4

Qui sont les groupes de pression qui ont l’oreille du président de la République et de son gouvernement en matière de politique énergétique?

C’est la question à laquelle nous nous efforçons de répondre, depuis le début de l’été.
Après avoir révélé le rôle des industriels de l’énergie, celui des X-Mines, et des élus du nucléaire, nous publions aujourd’hui le dernier volet de notre enquête, en nous penchant sur les syndicats.

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C’est la rentrée sociale . Les syndicats sont très présents : mobilisations, manifestations, médias … Ils assurent leur rôle premier, leur raison d’être : défendre l’emploi et les intérêts des salariés.

Mais lorsque l’on se penche sur les fédérations syndicales des mines, de l’énergie, du nucléaire, on réalise bien vite que ces syndicats du nucléaire sont moins des défenseurs de l’emploi et du pouvoir d’achat que d’ardents partisans de l’industrie de l’atome. Plus encore, on constate que la majorité des arguments portés par les organisations syndicales en faveur du nucléaire ou à l’encontre des alternatives énergétiques sont identiques à ceux … des représentants des grandes entreprises du secteur électrique et donc des « patrons ».

Syndicats les emplois sont là !

Syndicats et patronat même combat ?

Pourquoi les syndicats du nucléaire vont-ils jusqu’à s’allier au MEDEF pour défendre l’industrie nucléaire ? Parce que l’enjeu pour eux est double : il s‘agit de maintenir l’emploi d’une filière existante et la défense d’une vision du service public, certes. Mais il s’agit aussi (surtout ?) de défendre une filière essentielle dans le fonctionnement financier des centrales syndicales et dans le maintien de leur influence sur les questions sociales.
Que deviendrait la fédération Mines-Énergie de la CGT, et plus généralement celle des autres syndicats, si la France entrait dans un programme de sortie du nucléaire ?

Syndicats les emplois sont là !

Les syndicats ne doivent pas se tromper de combat et défendre une industrie du passé au mépris des emplois de l’avenir ! Le potentiel d’emploi dans la transition est bien supérieur à celui d’une trajectoire « business as usual ». Et soyons francs : la fermeture inéluctable des réacteurs nucléaires français (liée à l’usure et donc aux exigences de sûreté) nécessitera qu’une filière d’emploi durable ait été mise en place…

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L’influence des organisations syndicales sur le gouvernement n’est plus à prouver. Sur François Hollande également. Car le président sait qu’en cas de désaccords, les syndicats ont un pouvoir de nuisance et de blocage important sur sa politique. Il sait que se mettre à dos un syndicat qui tient les manettes de la production énergétique nationale est très risqué.

Mais François Hollande doit se rappeler que le choix crucial de l’avenir énergétique de la France lui appartient. Il est l’homme élu qui doit présider. Le président sera-t-il en mesure de se démarquer des groupes de pression traditionnels pour faire le choix des énergies du futur, des renouvelables et de la transition énergétique ?
Il doit dépasser l’intérêt de quelques-uns et choisir de privilégier le futur de l’ensemble des français et de notre économie.

François Hollande doit choisir un autre avenir énergétique pour notre pays.