Plusieurs mois que ça dure. Le 23 octobre 2015, une fuite massive de gaz naturel a été détectée fortuitement  par des satellites. Elle est localisée dans un puits de stockage du gaz de la Southern California Gas (une filiale de Sempra Energy), près de Los Angeles en Californie. A ce jour, la fuite n’a toujours pas été réaprée et l’entreprise affirme ne pas être en mesure de remédier au problème avant avril, au plus tôt.

Climat

Quand une fuite de gaz géante pollue l’atmosphère aux Etats-Unis

Plusieurs mois que ça dure. Le 23 octobre 2015, une fuite massive de gaz naturel a été détectée fortuitement par des satellites. Elle est localisée dans un puits de stockage du gaz de la Southern California Gas (une filiale de Sempra Energy), près de Los Angeles en Californie. A ce jour, la fuite n’a toujours pas été réaprée et l’entreprise affirme ne pas être en mesure de remédier au problème avant avril, au plus tôt.

Une femme porte un masque à gaz contre la pollution atmosphérique liée au gaz, au Texas, en mars 2015 © Les Stone / Greenpeace

Des impacts sur les habitants…

Ce désastre écologique a d’ores et déjà obligé des milliers d’habitants du quartier de Porter Ranch à déménager. Plusieurs d’entre eux ont subi des nausées aigues, des céphalées, des saignements de nez et d’autres effets liés au mercaptan, au benzène et aux autres composants chimiques contenus dans le gaz.

… Et sur le climat

Mais la fuite relâche aussi du méthane, un gaz à effet de serre très puissant et dangereux pour l’atmosphère. D’après les autorités californiennes, 50 tonnes de méthane s’échappent de la station endommagée chaque heure – ce qui équivaut à 25% de toutes les émissions de méthane californiennes.

Ce genre d’accident industriel démontre la nocivité et les risques créés par la production, le stockage et la consommation du méthane, un élément clé du gaz naturel. Pour information : le méthane est 84 fois plus actif que le CO2 dans les 20 années suivant sa libération dans l’atmosphère.

Par ailleurs, cet événement met en lumière les failles de l’infrastructure gazière et pétrolière aux Etats-Unis. Il n’existe pour l’instant aucune étude fiable sur la quantité de méthane rejetée dans l’atmosphère à cause des failles de la chaîne d’approvisionnement du gaz naturel, mais nous savons d’ores et déjà que les chiffres sont nettement supérieurs à ceux présentés par l’industrie.

Un cas qui s’est déjà présenté…

En réalite, un autre désastre lié au méthane a été détecté par des scientifiques en 2014, alors qu’ils étudiaient l’atmosphère de l’ensemble du continent américain : ils ont en effet découvert un  » panache  » de méthane de 6 475 km2 dans la région des Four Corners, au nord-est de l’Etat du Nouveau Mexique. D’après leurs analyses, les activités d’exploitation et de conditionnement de méthane de houille, de gaz naturel et de pétrole étaient à l’origine de la fuite.

Plusieurs sources de pollution au méthane demeurent complètement ignorées par la législation américaine et passent complètement sous les radars. Le territoire américain compte en effet des millions de vieilles installations gazières abandonnées qui ne font l’objet d’aucune surveillance. De même pour les émissions de méhtane, récemment visées par le gouvernement Obama qui entend les réduire de plus de 45% d’ici 2025 par rapport à leur niveau de 2012.

Il n’y a pas qu’en Californie que des stations de stockage et des puits de gaz pourraient s’effondrer et relâcher du méthane dans l’atmosphère : l’ensemble des Etats-Unis compterait en effet trois millions de puits abandonnés. Certains sont mal raccordés, voire pas raccordés du tout ; d’autres ont des tubages corrodés.

Et qui pourrait se reproduire

Le problème des puits de gaz abandonnés pourrait prendre de l’ampleur à l’avenir si de plus en plus de canalisations venaient, faute d’un entretien nécessaire, à lâcher – en particulier là où les puits sont utilisés comme des entrepôts de stockage souterrains.

D’une manière générale, le désastre de Porter Ranch illustre de manière éclatante les dangers inconsidérés liés à l’extraction d’énergies fossiles, et contredit directement la fable vendue par les industriels selon laquelle le gaz naturel serait une source d’énergie écologiquement responsable.

Et surtout : qu’il est temps de passer rapidement aux énergies renouvelables, qui sont sont des énergies sûres.