Alors que le projet de loi sur la transition énergétique est censé arriver au printemps, c’est le flou qui règne. Ainsi, six mois après la fin du débat national, les rumeurs vont bon train quant à son contenu. Le faisceau d’indices n’est en effet pas rassurant : « Réduction du nucléaire : vers une loi a minima » lisait-on dans Libération la semaine dernière, alors qu’au sortir des quinzièmes assises territoriales de l’énergie, les représentants des collectivités locales et territoriales ne sont pas plus avancés, et qu’au niveau européen, la France n’a pas soutenu d’objectif contraignant sur le paquet énergie-climat… Et l’on note que côté information du public, le Gouvernement est à l’arrêt : le site du débat national n’a pas été mis à jour depuis le 15 octobre 2013 !
Le schéma décennal de RTE sème un peu plus le doute
Conformément aux missions qui lui sont confiées par le législateur, RTE ( Réseau Transport Électricité) élabore sous l’égide des pouvoirs publics un Schéma décennal de développement du réseau de transport d’électricité en France. Ce document présente les principales infrastructures de transport d’électricité à envisager dans les 10 ans, et répertorie les investissements de développement de réseau qui doivent être réalisés dans les 3 ans.
En décembre dernier, RTE a donc mis à jour ce document.
Et les propositions de RTE n’avancent pas plus sur le volet électricité du projet de loi !
Greenpeace a produit une note d’analyse technique de ce schéma décennal, qui a été transmise au directeur de la prospective de RTE, Hervé Mignon, au directeur général énergie et climat du ministère de l’Écologie et du Développement durable, Laurent Michel, ainsi qu’à la Commission de régulation de l’énergie. Voir la note en ligne
Quatre types de trajectoires sont proposés par RTE.
Mais voilà : si la décision de réduction du parc nucléaire d’ici à 2025 défendue par le candidat Hollande ouvre à de multiples options et opportunités d’évolution de la production et de la consommation d’électricité, y compris à court terme, RTE ne fait pourtant le choix de consacrer qu’une seule de ses quatre trajectoires à cette option. Les trois autres trajectoires se basent sur le maintien du parc de production actuel.
Pourquoi ? Il est pourtant dans l’intérêt de l’État de préparer le réseau français aux évolutions de la production et de la consommation d’électricité qu’elles soient décidées par les élus de la République ou inéluctables compte tenu des exigences de sûreté liées au nucléaire, et notamment au vieillissement des réacteurs.
Les réseaux, qu’est ce que ça peut bien être ?
Le sujet des réseaux est éminemment technique et complexe.
Pour apporter un peu de lumière et un peu d’humour, nous avons demandé à la dessinatrice de presse Louison (avec qui nous avions déjà collaboré ici ou là) de croquer les réseaux électriques à sa façon.
Voici comment elle a éclairé notre lanterne :
(cliquez ici ou sur l’image pour avoir accès à toute l’histoire)
RTE, filiale à 100% d’EDF, est une entreprise d’État qui doit veiller à rendre service à l’État et à ses citoyens. Envisager l’avenir est son rôle. L’ouverture aux options de l’avenir est son devoir !
