Climat

Présidentielles : J -45. Où en sont les candidats ?

Depuis cet été, Greenpeace actualise son stress-test des candidats à la présidentielle. Les discours ont évolués. Certains candidats ont disparu, renoncé, se sont rangés aux côtés d’autres … La campagne a commencé.

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Le Président, désormais officiellement candidat à sa succession, vient de recevoir un questionnaire de Greenpeace, auquel il n’avait pas répondu lors du premier envoi au mois d’Août. Peu de doutes, peu d’attentes : les prises de positions publiques du président-candidat ont été très claires sur la question nucléaire…

Le débat sur l’énergie semble s’enliser et les positions quelques peu figées

A droite, le Président candidat de l’UMP a décoché une « séquence médiatique » visant à affirmer son indéfectible soutien à la filière nucléaire française : c’était d’abord le jeudi 9 février à Fessenheim avec une visite durant laquelle il a définitivement fermé la porte à tout débat avec les Français (position regrettable en pleine période de campagne électorale, l’électeur étant d’emblée exclu) sur la place occupé par le nucléaire en France. Avec le candidat Sarkozy version 2012, près d’un an après le début de la catastrophe nucléaire de Fukushima, on est dans la négation absolue du risque d’accident nucléaire en France.

Deuxième phase de la séquence, la sortie le lundi 13 février du rapport Energie 2050 qui préconise rien moins que la prolongation de la durée de vie de nos vieilles centrales de 20 ans… en arguant du fait que c’est l’option la moins onéreuse (alors même que personne aujourd’hui ne connait le coût engendré par une telle prolongation, et alors même que seule l’ASN est autorisée, en toute indépendance, à autoriser cette prolongation).
Nicolas Sarkozy, plus rétrograde que jamais dans ce stress test, se résume à la caricature de lui-même.

Le flou règne en maître sur le programme socialiste

Le candidat socialiste prête le flan à la critique sur son programme énergétique : il prône à tout va la transition énergétique et continue de dire qu’il veut réduire la part du nucléaire de 75 à 50% d’ici à 2025. Mais comment compte-t-il faire ? Mystère… Il passe son temps depuis l’épique négociation entre le PS et EELV à rassurer la filière nucléaire en disant ça et là qu’il ne fermera que la centrale de Fessenheim et qu’il ira au bout du chantier de Flamanville. Mais l’équation ne tient pas … Fermer deux réacteurs pendant son quinquennat tout en mettant en service l’EPR (s’il fontionne un jour !), pour atteindre l’objectif de réduction d’ici à 2025, ça ne marche pas…
Un pas en avant, deux pas en arrière… c’est la sensation qu’on peut avoir quand on suit de près les déclarations et les déplacements du candidat à la Présidence.

En bref, le candidat Hollande devrait préciser sa pensée, et clarifier ses projets car ils ne rassurent réellement ni le secteur nucléaire, ni les millions de français qui désirent que la France s’oriente concrètement vers la transition énergétique en amorçant une sortie du nucléaire.

Le Front de Gauche ne se positionne pas

Côté Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon reste sur la proposition d’un référendum. Une façon futée de dépasser les oppositions entre le Parti de Gauche, anti-nucléaire et le Parti communiste, pro-nucléaire. Il est temps que les Français aient voix au chapitre en matière de nucléaire. Et les questionner enfin sur leur vision de l’avenir énergétique de la France provoquera un débat nécessaire et sans précédent en France, après 40 ans de propagande en faveur de l’atome.
Mais quelle sera la position défendue par le Front de gauche dans le cas d’un référendum? Si deux partis alliés ne parviennent pas à résoudre leurs différends doivent-ils se défausser sur les Français sans se positionner clairement?

Au centre, on ne sait pas…

Coté François Bayrou, on ne sait pas. Le candidat du Modem pose et se pose des questions : « est-ce qu’il existe un interrupteur pour éteindre un réacteur en cas d’accident » ? « Est-ce qu’il existe une solution durable pour traiter les déchets nucléaires »? Pour lui, le nucléaire doit être considéré comme une énergie de transition c’est à dire qu’on doit apprendre un jour à s’en passer… Quand? Aucune idée. Comment ? On ne sait pas. Rien de plus…

Du coté de l’extrême droite :

Nous avons décidé de ne pas nous adresser à la candidate du parti d’extrême droite pour ce stress test, considérant que ce parti porte des valeurs en totale opposition avec celles revendiquées par Greenpeace : la solidarité internationale, la démocratie, la désobéissance civile…

Mais les récentes déclarations de la candidate nationaliste appellent malgré tout un commentaire. Le programme énergétique du FN est le fruit du degré zéro de la réflexion en matière de politique énergétique. Le Front National dans le même temps questionne l’impact de l’activité humaine sur l’accélération du dérèglement climatique, et explique qu’il faudra un jour sortir du nucléaire, sauf que cela est impossible. Les énergies renouvelables ne sont que du bricolage.. Et l’éolien… c’est moche et ça marche pas. On aurait attendu une argumentation un peu plus sérieuse de la part d’une candidate à l’élection présidentielle.

Retrouvez les positions des candidats en matière énergétique. Suivez leurs atermoiements et interpellez-les !